vendredi 4 janvier 2008

28.Un sacré réveillon (après).

Finalement, la soirée du 31 chez Roger s’est plutôt bien passée, pourtant ce n’était pas gagné d’avance. (voir la N°26)
Lucien, Michel et moi sommes arrivés remontés à bloc pour cette fameuse soirée, faut dire que Roger a tout fait pour faire grimper la pression : Cet abruti a fermé son bar pendant la semaine de noël pour aller au ski avec sa petite minette. « Tu comprends, Martin, avec une jeunette, je suis obligé de mettre le paquet, sinon elle se casse, y’a pas photo » et c’est vrai qu’avec son bide et ses trois poils sur le cailloux, il fait un peu pitié le gros. Nous qui sommes jeunes et beau, on l’a un peu mauvaise de le voir se pavaner au bras de cette ravissante adolescente. (Je ne me souviens plus quel prénom j’ai donné à cette gamine il y a quelques temps. Ah, l’alcool ! ! !) Mais, fermer pendant une semaine ! Y’a de l’abus et comme dit Michel : « Les commerçants nous prennent en otages » il veut écrire à Sarko pour créer un « service minimum » dans les bars de nuit.
Pour aggraver son cas, Roger a fixé des règles très strictes, « afin que tout ce passe bien ».
- Bon les gars, je veux votre promesse, pas de baston sinon je vous raye de mon agenda à vie (là, il m’a regardé et je n’ai pas compris). Pas d’huîtres c’est trop salissant et bar privé jusqu’à une heure du mat. Pas plus de cinquante personnes, ne lancez pas d’invitations à la con, je m’en suis occupé et c’est complet.
On a tout accepté, on avait pas le choix. Roger c’est notre famille, Alors on a fait profil bas et le Lundi on est même venu l’aider à tout installer. On a méchamment tapé dans le stock (une semaine à l’eau minérale, il va pas bien l’autre !) A l’ouverture, nous étions déjà bien chaud. Pour le réveillon, il n’y avait que les amis commerçants du gros. Bonjour l’ambiance ! D’entrée j’ai eu envi de claquer le beignet à ce gros con de charcutier qui disait du mal des grévistes, mais j’avais promis alors pour me venger, j’ai entrepris de faire du gringue à sa femme une petite rondelette charmante qui sentait bon les rillettes. Le commerçant a rapidement perdu pied dans l’alcool et sa petite femme m’a vite fait comprendre qu’elle était partante pour une entorse à sa vie d’épouse fidèle. Avant minuit nous avons consommé avec plaisir dans la petite chambre que Roger possède au dessus du bar. Les femmes mariées sont toujours pleines de ressources et d’inventions. Nous n’avons pas trop traîné, mais toute prudence était inutile puisque le mari bien pris en main par Michel, dormait en ronflant au coin du bar.
Puis on s’est tous embrassés comme des cons à minuit et à une heure le bar est redevenu public et les pochetrons du coin ont doucement commencé à envahir les lieux. Un sympathique bordel. Michel comme d’habitude est monté sur une table pour chanter et je dois bien avouer qu ‘entendre les commerçants reprendre en chœur « l’Internationale » m’a réchauffé le cœur. Lulu la charcutière devenait collante mais tout cela restait bon enfant. Il y avait plein de gonzesses maintenant, mais toutes en couples et avec des mecs drôlement méfiants. Michel est venu me dire qu’il s’attachait les mains dans le dos pour ne pas massacrer un gros qu’il trouvait antipathique. Pour boire, il n’avait pas les mains attachées, ça non.
Sur le coup des sept heures du matin tout le monde était content, et c’est là que les flics ont déboulé. Tapage nocturne. Michel venait d’entonner sa dixième version de L’Internationale, faut comprendre les voisins. C’est de notre faute si, à cause de la nouvelle loi sur le tabac, les portes sont souvent ouvertes ? On allait tout casser, cela ne faisait pas un pli, Roger nous regardait tout pâle d’un coup. Alors les commerçants du quartier se sont regroupés pour aller parlementer. Les flics ont été surpris et nous ont juste demandé gentiment de faire moins de bruit. A Lyon, les notables sont sacrés. Avec les potes, on était consternés. On venait de rater la baston du siècle. On était bien chaud là. Puis tout le monde s’est barré en titubant et on est resté avec Roger pour boire une dernière bouteille de champ’.
- Bravo les gones, vous avez su vous tenir.
On a trinqué amers, Lucien s’est endormi et a chuté lourdement de son tabouret. On l’a laissé au sol, Roger le ramassera en balayant. Michel m’a pris à part pour conclure :
- Finalement on s’est bien fait chier, non ? L’an prochain on va à Lille.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Attention, à force de s'attaquer au boudin du charcutier, Martin va finir par une bière...mais pas de celle qui se boit ! Bises

Unknown a dit…

En voilà une nouvelle année qu'elle est bien commencée...
Mais ami Martin les notables de Lille se font aussi bien respecter que ceux de Lyon. Amitiés.
PS: Les routiers d'hier était plus "zen" que ceux d'aujourd'hui.

Eloïse a dit…

Ah ça, un réveillon à Lille, ça doit déménager !!
Nous avons déjà fait un réveillon lyonnais avec des lillois, et c'était top !